dimanche 12 octobre 2008

Nuits indiennes 2: BOUM

Je ne pensais pas débuter ainsi mais il y a des délais que l’actualité ne souffre pas. Voici donc le récit d’une première « non nuit » indienne.

Ici Vincent, reporter de guerre en direct de Lajpat Nagar, Krishna Market, New Delhi. On entend encore des déflagrations dans les rues même si une baisse d’intensité se fait sentir. C’est avec 9/10e de moins à l’oreille gauche que je vous écris mais je suis malgré tout heureux d’être encore debout à l’issue de cette Dusshera, particulièrement explosive. Cela faisait une bonne semaine que les militants se faisaient la main avec des tirs d’essais à des horaires aussi incongrus que 3h47 ou 5h26 du matin (je m’en souviens parce que mon portable restait bloqué après l’onde de choc.) mais jamais je n’aurais escompté une telle violence.

A côté, l’Irak c’était du bidon.





Dusshera est une fête qui vient elle-même clôturer une période de fête de neuf jours appelée Navaratri, préparant elle-même à la grande semaine de fête de Divali, fin octobre. Ca suit au fond? On célèbre ce soir la victoire des dieux sur le mal en se déguisant et en explosant les démons à grands coups de claques doigts, de pétards, de feux d’artifices, de dynamites et autres explosifs plus ou moins louches.



Tout se passe dans la rue, comme toujours en Inde. Des énormes bonhommes de cartons pâtes censés représentés les démons sont dressés un peu partout.




La première partie de la soirée consiste à épuiser le stock d’explosifs qu’il reste de la semaine d’entraînement. Autour du mannequin, les jeunes font pêter leurs engins avec une inconscience criminelle. C’est hallucinant ! Ca touche au suicide ! Les mises à feu se font à l’allumette et si ça ne prend pas dans les 10 secondes qui suivent, on écrase tranquillement la charge du bout du pied. La foule, milles fois trop près, avance et recule au gré des déflagrations, hurlant de frayeur quand la charge est trop forte. A en juger par les explosions, il y a de quoi refaire un petit Verdun.




Ici aussi les dieux ont leurs martyrs

Le niveau sonore est évidemment l’objet d’une compétition acharnée entre les différents comités organisateurs et chacun a sa petite idée sur le moyen de gagner quelques décibels supplémentaires. Dans ce comité sikh on a installé un Dj et des spots et on invoque la divinité au son techno de « Floor to the floor ». Dans cet autre stand pendjabi, une troupe de danseurs traditionnels assure le spectacle à grands renforts de paillettes.
Bref tous les moyens sont bons.



Un doigt sur le déclencheur de mon appareil, l’autre sur mon tympan, je me barricade comme je peux derrière les vendeurs de cochonneries en tout genre. J’attends avec un peu d’appréhension le moment où il faudra s’en prendre au gros démon. Je sais bien qu’on va le brûler mais au vu du stock d’explosifs je doute qu’il ne s’agisse que d’un gentil feu de paille. Je commence à me chercher une retraite et j’avise le toit d’un garage délabré. Après quelques acrobaties, je suis sur la place, avec une vue parfaite sur le champ de bataille. Le grand bonhomme tout moche fixe la foule de ses gros yeux ronds idiots. Il doit quand même sentir un peu d’animosité parce qu’il tangue légèrement au gré des explosions. Le moment de la confrontation finale venue, un type s’avance avec une torche, crève le bidon du démon et se carapate en courant. La réaction du bonhomme ne se fait pas attendre. Une détonation de fin du monde crève l’atmosphère. Le souffle de l’explosion me fait vaciller. Un vrai carnage ! Le malheureux bonhomme n’y survivra pas, mes tympans non plus.






Chaos









Ici Bagdad, à vous Paris

Avis aux amateurs!

1 commentaire:

Manu a dit…

Rondudju ça envoie du gros paté !!
Au début en regardant la vidéo on se dit "ouai, c'est gentillet..." Mais alors quand ça pète on peut dire que ça remue !!!
Tu es vraiment tombé à cause du souffle de l'explosion ? D'ailleurs tu etais particulièrement bien placé. Aucun indiens n'a eu la même idée que toi ? Ca me parait étonnant qu'il soit aussi facile d'accéder au toits... En même temps c'est l'Inde :P...
Ah oui et j'ai pas compris ton commentaire sur la vidéos de street Jpop... Tu peux m'expliquer ?