vendredi 19 septembre 2008

« Moi je ne me marierai jamais ! »

Ce soir, mariage !
Gai, une amie de Jamia, m’a prévenu : « Indian clothes ! » Bonne poire je vais donc acheter mon déguisement. L’ensemble se compose de :
__une kurta bleu nuit à paillettes avec écharpe assortie comme dans Alladin.
_un bas de pyjama crème taillé sur le concept du slim/baggi : collant tektonik au niveau des chevilles, taille de rappeur américain obèse à la ceinture.
_une paire de rajahstan’babush (« joti ») à faire pâlir d’envie le Prophète.
Attention les yeux !

Le tout me vaut une entrée des plus remarquées. Je suis évidemment le seul benêt habillé à l’ancienne et tout le mariage en costard me dévisage avec des yeux de cabillaud. Merci Gai !

Heureusement j’ai un compagnon d’infortune. Croulant sous de lourdes broderies, le pauvre marié tente désespérément de se dépêtrer de sa limousine décapotable. L’opération est largement compliquée par un énorme turban qui l’aveugle à demi et lui donne un air d’abruti. Petite note romantique, l’or de sa kurta est rehaussé par une chatoyante guirlande de billets de billets de 10 rps.

En termes de dorures, la promise fait également bonne figure. Constamment entourée d’une flopée de bonnes femmes affairées, elle semble complètement perdue. J’ai pourtant le privilège d’assister à un « love mariage » dans un pays où les mariages arrangés restent la norme. Cela commence à évoluer dans les grandes villes mais de manière générale, si, à 25/26 ans, la progéniture n’a aucun engagement sérieux les parents prennent les choses en main. Peu de trace de rébellion chez les jeunes ; plutôt une sorte de fatalisme conforté par la sécurité de tels arrangements : dans une société où les relations mixtes sont souvent réduites, ces mariages assurent un avenir affectif à une jeunesse cloisonnée.


Devant cette hypocrisie, certains s’insurgent. Niha, 22 ans, est un petit brin de fille fort sympathique et débordante d’énergie. Ce soir elle est particulièrement excitée. La bouche pleine de gulabjamum, elle lorgne du coin de l’œil sur l’estrade où les flashs crépitent depuis trois bonnes heures. « Les mariages, c’est que pour se la ramener ! » me lâche t elle. « Et puis de toute façon, moi, je ne me marierai jamais ! ».

2 commentaires:

Aanya a dit…

Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles, kosovar !!! Je vais suivre ton blog avec assiduité :) J'espère que ton estomac n'a pas déjà été dévastée par la tourista..

Anais from Nijni
http://sansaccents.blogspot.com

Manu a dit…

Enfin un signe de vie !!
J'y croyais plus... Je pensais que le royaume du POURKOIPA avait eu raison de toi (un accident est si vite arrivé... N'y pense pas trop en te promenant ;P).
J'ajoute ton blog dans mes favoris, Vivement pleins de photos des plus femmes du monde, les indiennes of course !
Et n'oublie pas, tu m'a promis un mail !